Attention, la vidéo est intéressante – et c’est pour ça qu’on vous la met à disposition – mais le commentaire est un peu racoleur et le commentateur n’a pas été toujours tout à fait bien renseigné

Précisons donc au passage que :
– un essaim de 5 000 abeilles (00’02), c’est modeste ; en saison on peut faire mieux ;
– des phrases comme « 100 piqûres peuvent entraîner la mort » ne veulent rien dire (00’03). Tout dépend des emplacements des piqûres, de l’état de celui qui se fait piquer, de bien d’autres choses. Les gens vraiment allergiques sont beaucoup moins nombreux que ceux qui s’imaginent l’être, parce qu’ils ont eu un jour une réaction un peu forte. Mais il y en a ! On a vu des gens prendre 1000 piqûres (et courir se faire soigner ensuite évidemment et heureusement ) et d’autres tomber pour une simple piqûre. Le record actuel est tout de même de 3000 piqûres et c’est un apiculteur imprudent. Très imprudent même. Gageons qu’il est devenu sensiblement plus prudent depuis lors.
– un essaim d’un milliard d’abeilles (00’23), ça n’existe pas et ça ne veut rien dire non plus : les colonies africaines ou africanisées qui dépassent 50 000 bestioles sont bien rares mais il est vrai qu’elles peuvent essaimer au complet, ce que ne font pas les européennes
– la scutellata, nous dit le commentateur, « n’est pas utilisée en apiculture » (01’11). Relativisons : même si c’est plus une apiculture de cueillette qu’une apiculture bien organisée, dans nombre de pays africains, on installe dans les arbres des ruches cylindriques, pièges à essaims de scutellata, qu’on récoltera ensuite et qui rapporteront une production non négligeable.
– les insectes montrés à (02’25) sont-ils vraiment des reines d’abeilles, voire des abeilles tout court ?
– 300 piqûres, c’est un record qu’on ne vous souhaite évidemment pas mais on en survit généralement et c’est encore loin des records connus (02’58);
– l’enfumage n’endort pas les insectes (05’10). Il sert seulement à perturber les communications par phéromones et à inciter les abeilles à faire provision de miel dans les jabots, ce qui entraînera moins de défense et plus de difficulté à piquer ;
– on dit UNE phéromone (et non « un » phéromone) et ce n’est pas exactement dans le dard proprement dit que réside la glande qui a émis l’hormone dont parle le commentateur (05’50). Cela dit, nous “pinaillons” peut-être un peu trop car c’est bien dans l’appareil vulnérant qu’est émise cette phéromone d’alerte, dans les glandes de Dufour et les glandes de Koschevnikow.

Simonpierre DELORME

Voir aussi l’article : L’abeille africanisée, un vrai souci aux USA